LA GUEULE DE L’ENDROIT
Longtemps ce fut le mal aimé, le rustique, le revêche, le rustre, celui que l’on relégua en bas de coteau lors de la reconstitution du vignoble bourguignon après le phylloxéra, toisé par les nobles chardonnay et pinot noir. Pourtant il est là depuis toujours lui aussi, ce modeste aligoté aux arômes incisifs. Et de grands climats, tel le Corton-Charlemagne, le cultivaient encore dans leurs rangs il n’y a pas si longtemps. « Ce serait le cépage bourguignon qui a le plus conservé l’accent et la gueule de l’endroit », ose Pierre de Benoist, du domaine de Villaine, à Bouzeron. De Villaine comme Aubert, l’homme de la Romanée-Conti, fervent acteur du classement des climats au Patrimoine mondial de l’Unesco. De Vosne-Romanée à Bouzeron, son grand écart n’est pas dénué de sens…